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08 juin 2021

Portraits Institut Mines-Télécom Business School - Portrait de Marie Renouard (IMT-BS 2003), directrice du e-commerce, du digital et de la relation client chez Clarins

Justine Coerchon (TSP, étudiante en 2 année) à la rencontre de Marie Renouard (IMT-BS 2003), directrice du e-commerce, du digital et de la relation client chez Clarins

 

1. Présentez-vous et votre parcours.

J’ai intégré Institut Mines-Télécom Business School en 1997. En réalité, je ne pensais jamais pourvoir étudier en école de commerce ; j’ai pu y parvenir car cette école proposait des bourses. C’est une école passionnante, qui nous apportait une forte ouverture d’esprit et des compétences en matière de nouvelles technologies.

Durant ma scolarité, j’ai effectué une année de césure en tant que chef de produit junior au sein du groupe Guillemot. Je travaillais sur le lancement de nouvelles cartes son pour les PCs destinés aux gamers. Je m’occupais de tout le mix marketing : du packaging aux tests produits. C’était une belle opportunité à l’époque de travailler avec l’Asie et toutes les filiales étrangères. Cette année de césure m’a permis aussi d’obtenir une expérience professionnelle significative, ce qui s’est avéré un vrai tremplin pour la suite.

J’avais un profil germanophone, ayant suivi la filière Abitur (équivalent du baccalauréat allemand). Cette année de césure a mis en exergue mes faiblesses en anglais, il fallait donc agir ! Il devenait urgent d’améliorer mon anglais.

2. Vous avez eu une expérience à Sydney, quels sont les apports en tant qu’étudiant ? Qu’est-ce qui vous a enthousiasmé ? Ou avez-vous travaillé ensuite à votre retour et qu’est-ce que cela vous a-t-il apporté ?

En 2002, j’ai donc complété un cursus de semestre à l’étranger en Australie, qui s’est finalement prolongé sur une année au cours de laquelle j’ai suivi un Master Business Administration spécialisé marketing APAC. Cette expérience m’a apporté beaucoup d’autonomie, une sensibilité aiguë à la diversité culturelle, une ouverture sur la vie professionnelle en général et enfin un réseau. Pour moi, c’est un atout de démarrer une vie professionnelle en ayant divers référentiels via la compréhension de différentes cultures. Lorsque nous nous ouvrons à d’autres horizons, il devient plus simple de comprendre que tout le monde ne pense pas de la même manière. Ainsi, il devient plus aisé de s’épanouir dans son rôle de manager.

À mon retour, mon Master couplé à mon année de césure m’ont permis de décrocher un poste de chef de produit chez LaCie, société spécialisée en informatique. J’ai eu la chance de pouvoir y travailler pendant quatre années, d’effectuer plusieurs séjours aux États-Unis et de travailler en partenariat avec plusieurs opérateurs télécom dont France Télécom (Orange).

3. Quels sont les apports de l’école sur vous et votre carrière professionnelle ?

Un des atouts de cette école est cette double compétence ingénieur et manager. Apprendre à communiquer, travailler avec des ingénieurs mais également avec des profils diplômés d’école de commerce est une chance et fait clairement la différence au sein d’une entreprise. Actuellement, on me présente comme étant « bilingue », capable de comprendre la technique et le business. Cette double culture a joué un rôle majeur dans mon parcours, une facilité dans la compréhension des différents sujets.

IMT-BS m’a aussi apporté le goût du travail en groupe. Je me souviens que nous réalisions de nombreux travaux à plusieurs, entre étudiants très différents les uns des autres. C’était notamment un atout pour être très vite opérationnelle à la sortie de l'école. 

4. Vous avez travaillé en tant que consultante, qu’avez-vous appris pendant les 6 ans ?

J’ai poursuivi ma carrière en tant que consultante chez Beijaflore. Le conseil requiert de l’agilité et de la flexibilité : il permet de travailler avec des collaborateurs de profils divers, ou de diverses organisations et secteurs et dans des contextes parfois de crise.

En 2014, j’ai décidé de travailler directement chez le client en rejoignant Monoprix pour mettre en place leur stratégie omni-canal. Puis, je suis devenue directrice des opérations de e-commerce. Ce qui était passionnant, chez Monoprix, c’était la récurrence hebdomadaire des achats dans le secteur alimentaire. Ainsi nous savions très rapidement si les expériences mises en place étaient appréciées ou non.

Puis en 2018, je rejoins Clarins en tant que directrice du e-commerce, du digital et du CRM. J’ai découvert le secteur de la cosmétique mais aussi une société familiale. Pour moi, pour être performant en tant que professionnelle, il est important d’être aligné avec les valeurs de l’entreprise ; l’actionnariat familial fait partie de ces valeurs. Plus généralement, je me reconnais dans celles de Clarins.

5. En tant que directrice du e-commerce, du digital et de la relation client chez Clarins, quelles sont vos missions ?

En premier lieu, je gère actuellement le CRM (Customer Relationship Management), autrement dit l’ensemble du programme de fidélité incluant les relations avec nos consommateurs (email, SMS) et le e-commerce. La transformation du modèle de distribution de Clarins s’effectue par le passage d’un modèle B2B où les produits étaient essentiellement distribués en parfumeries sélectives à un modèle D to C (Direct to Customer) où l’entreprise est plus proche du client. De plus, je m’occupe du service consommateur et du e-retail, l’activation de l’offre Clarins sur les sites de nos distributeurs.

6. Quelles ont été les transformations du e-commerce que vous avez constatées ces dix dernières années ?

Durant ces 10 dernières années, l’adoption du digital a littéralement explosée et notamment dans le domaine de la cosmétique et du luxe. L’expérience shopping avait peu évolué et était faiblement digitalisée. Le client français a besoin d’être conseillé, d’essayer des produits, d’être rassuré. Le produit vendu doit représenter une expérience : nous vendons à la femme le fait de se sentir belle, le fait de se sentir mieux. Chez Clarins, l’un de mes principaux challenges, quand je suis arrivée, était de bousculer les codes, de rendre accessible Clarins à une clientèle digitale plus jeune.

En mars 2020, le premier jour du premier confinement, je me rappelle avoir appelé mes collègues, j’avais une conviction forte : les marques qui resteront, sont celles qui auront su accompagner leurs clients pendant cette période ».

J’avais la conviction que si Clarins y parvenait, la transition digitale serait lancée. Par exemple, nous avons mis en place « Clarins et moi », un service de conseil à distance, par téléphone puis en visioconférence, afin de reproduire l’expérience shopping que les clients connaissaient en boutique. Le pari a été gagnant puisque nos parts de marché n’ont jamais été aussi fortes que l’année dernière. Les ventes sur Internet ont explosé grâce à notre réactivité, notre agilité et le pari d’avoir continué à investir dans les médias.

7. Quels conseils pourriez-vous donner à nos étudiants en période de COVID ?

Je suis consciente que l’entrée dans le monde professionnel est difficile en ce moment. Chers étudiants, lorsque vous cherchez un stage, soyez acteurs de votre réussite. Posez-vous la question de ce que vous souhaitez réellement, de ce qui vous fait vibrer. Un candidat passionné, motivé a beaucoup plus de chances de décrocher un poste. Listez les entreprises dans le domaine qui vous plaît, créez un réseau autour de ces entreprises. Postulez et cherchez à contacter les collaborateurs via le standard téléphonique ou via LinkedIn. Dans de nombreuses entreprises, des journées de recrutement sont prévues. Il ne faut pas hésiter à contacter les RH afin de se renseigner sur les dates de ces journées.

8. Un dernier mot ?

Je ne me serais jamais imaginée vivre toutes ces aventures professionnelles. Institut Mines-Télécom Business School a vraiment été un tremplin pour moi.




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